« Parmi toutes les méthodes de prise de température, aucune n’est parfaitement fiable », annonce d’emblée le Dr Razafi narivo- Schoreisz, pédiatre. La voie rectale est à éviter en raison du risque de lésion anale. Quant au thermomètre à infrarouge, il ne semble pas avoir fait ses preuves, tout comme le thermomètre auriculaire, car « pour être fiable, le capteur doit être bien orienté vers le tympan, or chez les petits, c’est très difficile, surtout s’il y a des bouchons de cérumen », explique la pédiatre. Au final, elle recommande la prise sous l’aisselle, bien sèche, le bras serré sur la poitrine. On ajoute 0,5 °C au résultat final (ou plus, selon le mode d’emploi du thermomètre).
À partir de quelle température traiter la fièvre ?
« On parle de fièvre au-delà de 38 °C, mais ce n’est qu’à partir de 38,5 °C qu’il est éventuellement utile d’entreprendre un traitement », rappelait l’Afssaps en 2004, dans ses recommandations pour la prise en charge de la fièvre chez l’enfant. Ce traitement va moins viser à lutter contre la fièvre qu’à améliorer le confort de l’enfant car, comme le rappelle le Dr Razafi narivo-Schoreisz, « la fièvre n’est pas une maladie mais un mécanisme de défense du corps qui lutte contre une infection. La chaleur permet de casser les protéines des virus pour mieux les combattre. Idéalement, on devrait laisser l’enfant chauffer, mais ce n’est pas agréable pour lui ! Donc on traite la fièvre dès qu’il y a des signes de mauvaise tolérance. »
Les bons gestes
• On retire une couche de vêtement à son enfant (sans pour autant le dénuder).
• On maintient une température de 19-20 °C dans la pièce.
• On le fait boire régulièrement.
• Le bain n’est plus conseillé car il fait baisser trop vite la température et peut être très désagréable pour l’enfant déjà fébrile.
Quel médicament lui donner ?
Deux grandes familles d’antipyrétiques (médicaments contre la fièvre) ont une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour l’enfant, mais ils ne sont pas utilisables de façon interchangeable :
• Le paracétamol est l’antipyrétique de première intention chez l’enfant.
• Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, aspirine) sont à éviter si l’enfant a une maladie du foie, des reins, s’il est déshydraté ou bien encore si l’on pense qu’il a la varicelle ou une maladie d’allure grippale (risque de syndrome de Reye, une atteinte très grave du foie et du cerveau).
Sauf avis médical, ne pas alterner paracétamol et ibuprofène. Aucune étude n’a montré l’intérêt d’une alternance d’antipyrétiques. De plus, cela complique la recherche de l’allergène en cas de réaction allergique.
On consulte si…
• Le bébé de moins de 3 mois a plus de 38 °C. Un bébé de moins de 3 mois n’est pas censé être malade car il bénéficie encore des anticorps de sa maman.
• La fièvre persiste plusieurs jours.
• L’enfant est abattu, irritable, il pleure beaucoup.
• D’autres symptômes accompagnent la fièvre : douleur à l’oreille, diarrhée, vomissements, mal de ventre, mal de tête.
• Il respire […]
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