À l’approche de la rentrée et comme chaque année, certains élèves de la primaire à l’université, ont déjà « la boule au ventre ». Petit à petit, des crises d’angoisse se font sentir, ils se rendent littéralement malade, pour ne pas aller à l’école. Il ne s’agit pas de flemmardise, mais d’une réelle pathologie. Les conséquences sont nombreuses à la fois pour l’enfant (déscolarisation, dépression) et pour les parents (burn-out, dépression).
La maladie de l’école
« La phobie scolaire n’existe pas du point de vue de la nomenclature psychiatrique » rappelle Dr. Marie France le Heuzey, spécialiste de la psychopathologie de l’enfant. Elle affirme que d’autres notions sont employées.
L’association « Phobie scolaire » explique qu’il ne s’agit pas d’un manque d’intérêt pour l’école mais de réelles crises de panique. C’est pour cette raison qu’ils préconisent le terme de « Refus scolaire anxieux ». L’angoisse porte sur la vie scolaire en générale. Il ne s’agit pas d’une simple crise de larmes devant les portes de l’établissement, c’est une maladie quotidienne handicapante qui provoque entre autres des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, des diarrhées, des migraines, des sueurs froides, de la tachycardie, de l’anorexie, des troubles du sommeil etc.
Cette maladie toucherait jusqu’à 5% des 12-19 ans, « bons » et « mauvais » élèves confondus mais également les enfants précoces.
Il existe plusieurs raisons au déclenchement de cette pathologie, les enfants ont chacun leurs motifs personnels, pour ne pas vouloir aller à l’école. On peut noter quelques exemples récurrents de peurs que ces élèves expriment :
- Peur excessive de l’échec
- Surdoué dont l’oubli de matériel, la sanction ou la mauvaise note angoisse
- Peur du jugement des parents, des professeurs et des autres élèves
- Manque de confiance en soi
- Situation de harcèlement (ou cyber harcèlement)
- Peur de la mort et/ou de la séparation
- Phobie sociale, agoraphobie (peur des lieux publics), ochlophobie (peur de la foule)
- Hypersensibilité
Certains évitent d’entrer en classe en arrivant en retard, en passant des heures en permanence ou à l’infirmerie. D’autres ne se sentent pas du tout capable d’aller en cours. Petit à petit, ils se trouvent dans l’incapacité de retourner à l’école, ils restent à la maison, se lèvent tard, renoncent à leurs loisirs, s’isolent.
Peut-on soigner la phobie scolaire ?
Tout d’abord, si vous avez des doutes ou des soupçons, parlez-en à l’association, à des organismes spécialisés, à des parents, amis, professeurs, infirmière de l’établissement, médecin scolaire, ou encore à une assistante sociale.
Une fois la phobie détectée, des solutions sont proposées à commencer par une psychothérapie ou un traitement médical allant parfois jusqu’à une hospitalisation en pédiatrie psychiatrique. Une scolarisation en internat peut être proposée afin de créer une certaine distance.
La thérapie est donc la seule et la meilleure manière de soigner un enfant victime de phobie scolaire, en revenant aux origines de cette pathologie.
Sources: Phobie Scolaire, France Info
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