Abaisser le seuil de tolérance du taux d’alcool des jeunes au volant est-il la solution pour réduire le nombre d’accidents sur la route ? A cette question, le gouvernement pourrait pencher en faveur du oui. Un rapport entre les mains du ministère de l’Intérieur plaide pour un abaissement du taux d’alcool autorisé pour les jeunes au volant à 0,2 g/ L de sang. Cette mesure, si elle était mise en œuvre, concernerait les conducteurs qui ont leur permis depuis moins de deux ans.
« Compte tenu du manque d’expérience des conducteurs novices, de leur taux d’accident et de l’impact sur les temps de réaction d’une alcoolisation même légère, la réduction de l’alcoolémie admise pour les conducteurs novices a un sens », pointe le document de 319 pages.
Les auteurs de ce rapport, les inspections générales de l’administration, de la gendarmerie et de la police nationale proposent de se mettre au diapason de certains de nos voisins européens à savoir le Luxembourg, l’Irlande, la Grèce ou le Portugal, qui appliquent déjà cette règle.
Dans d’autres pays d’Europe comme l’Allemagne, la Suisse et l’Italie la règlementation est encore plus sévère : c’est la tolérance zéro qui prime pour les conducteurs de moins de trois ans de permis.
0.2g d’alcool = retrait de permis ?
En France, la sécurité routière nécessite-t-elle de serrer la vis? Le rapport, qui égrène des pistes de travail comme autant de suggestions, assure que « les actions d’éducation et de prévention routière [sont] insuffisantes pour les 16-24 ans ».
Toutefois, les auteurs concèdent que cette réduction du taux d’alcool passerait mal chez les jeunes concernés qui « y verraient une restriction de leur liberté ». D’autant que 0.2g/L d’alcool est vite atteint. Selon la corpulence de la personne, un verre fait monter le taux de 0,15 à 0,30 g. « Le taux de 0,2 g/l correspond à une quasi-absence de consommation d’alcool dans la soirée et non à une limitation de cette consommation », reconnaît le texte.
Dans le cas où un jeune serait pris avec 0.2 g d’alcool, le rapport se pose la question de savoir s’il convient de retirer six points de permis. Ce qui reviendrait à une perte de permis pour les apprentis de moins d’un an. Le débat est donc loin d’être tranché entre les partisans d’une ligne dure sur l' »alcoolisation » des jeunes conducteurs et les autres.
Selon les chiffres de la sécurité routière, les jeunes de 18 à 24 ans sont particulièrement vulnérables : en 2013, ils ont représenté 19,5% des tués sur la route et 32,3% des blessés hospitalisés.
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